TUTO
Préparation du lit
de la plaie exsudative
D’après une interview avec
le Docteur Marine Le Crane (Gériatre) et Natalia PAULO (Infirmière)
Hôpital Sainte Périne AP-HP
1 Observer la plaie
Dans un premier temps, il faut connaître le type et l’origine de la plaie (aigüe ou chronique, étiologie…).
L’observation de la plaie permet d’évaluer le stade, la taille (plus grand axe et plus grande perpendiculaire), la profondeur (plans de décollement, trajets fistuleux), l’état des berges (macération ou non) et la quantité d’exsudat. Il existe d’autres facteurs, tels que la nature, la consistance, la couleur et l’odeur de l’exsudat, qui permettent un regard critique sur l’état de la plaie. Il est également important d’interroger le patient afin de dépister des douleurs induites par le soin et connaître son ressenti.
2 Nettoyer la plaie
3 Choix des pansements
La prise en charge des plaies exsudatives nécessite l’utilisation d’un pansement primaire, d’un pansement secondaire, voire d’un pansement tertiaire.
Pour adapter au mieux le pansement, il faut tenir compte de : l’aspect et la couleur du lit de la plaie, la quantité d’exsudat, l’état de la peau péri-lésionnelle, la localisation et la taille (surface et profondeur). Certaines plaies nécessiteront des soins ou pansements spécifiques, par exemple les plaies infectées, les plaies malodorantes, tumorales ou hémorragiques. Le choix du pansement primaire et secondaire peut se faire selon le tableau ci-dessous (NB : Il ne faut pas mettre deux pansements actifs l’un sur l’autre). Il est possible d’ajouter un pansement tertiaire au charbon en cas de fortes odeurs. Il se place au-dessus et il doit être changé fréquemment pour garantir son efficacité, sans toucher au reste du pansement. La thérapie par pression négative a également sa place dans la prise en charge des plaies exsudatives, en particulier lorsqu’il existe une perte de substance importante, lors d’expositions osseuses ou tendineuses, ou lors d’un échec de cicatrisation dirigée.
4 Déterminer la fréquence de réfection
La saturation du pansement lors du retrait et la macération éventuelle des berges de la plaie seront des indicateurs pour évaluer le rythme des soins.
Le choix du bon pansement va généralement permettre d’espacer les réfections de 48 heures. Certaines plaies nécessiteront des pansements quotidiens, parfois sur une période donnée. Des situations relativement rares nécessiteront des soins pluriquotidiens (plaies tumorales notamment).
5 Évolution de la plaie
Il faut effectuer un suivi de la plaie lors de la réfection de chaque pansement : photos, marquages, échelles colorielles, mesures, descriptions écrites…
Cela permettra de faire évoluer le protocole de soins en fonction des différents facteurs déjà décrits. Il sera alors possible de retourner à l’étape numéro 1 et de répéter les étapes jusqu’à guérison complète, ou stabilisation pour les plaies chroniques, si elle est possible.